Martín Garrido à l’idée depuis des mois de créer une plateforme qui connecterait facilement et rapidement l’administration avec les citoyens et qui prendrait les Objectifs de Développement Durable (ODD) comme base. Suite au confinement, il a lancé le défi à Julià Navarrete, Víctor Barcelón et María Martínez dans une cafétéria de Reus (Tarragone). C’était en octobre 2020. Et ils ont accepté. Au printemps 2021, ils fondent ensemble eAgora, qui a déjà une équipe d’une vingtaine de personnes avec quasiment plus de 200 000 utilisateurs. Ils travaillent avec 430 mairies et 23 provinces espagnoles et sont actuellement en cours de négociation pour faire le saut au Pérou, en Colombie et en France. En 2021, ils ont réalisé un chiffre d’affaires de 47 000 euros — avec bénéfice — et ils espèrent multiplier ce chiffre par cinq en 2022 pour atteindre les 250 000 euros.
Voter dans des processus participatifs, prendre ses billets pour un événement municipal, décider du nom d’un nouveau centre sportif, télécharger un document ou bien payer la zone bleue sont seulement quelques-unes des procédures qu’eAgora permet de réaliser à travers son application, disponible sur iOS et Android. « Ça n’a pas de sens que des villes comme Barcelone aient jusqu’à 23 applications municipales. Il est déjà difficile pour les citoyens d’en avoir une ou deux de notre ville sur nos téléphones « , explique M. Garrido, qui a orienté la plateforme de manière à ce qu’elle puisse regrouper toutes les fonctionnalités municipales en un seul endroit. Il cherche à faciliter la participation citoyenne et à améliorer les processus tels que la collecte du recyclage ou la proposition d’idées. « Notre technologie permet d’ouvrir la prise de décisions à la population », explique-t-il.
Son modèle économique fonctionne par abonnement. Pour pouvoir disposer de la plateforme, les mairies paient une redevance basée sur les modules — utilitaires — qu’elles décident d’activer parmi les 22 actuels. Les habitants n’ont qu’à télécharger l’application sur leur téléphone — il existera bientôt un moyen de l’utiliser sur internet sans même la télécharger — et participe gratuitement. L’entrepreneur souligne que l’application permet également d’offrir des récompenses à la population la plus impliquée, sous la forme de badges virtuels, de tickets gratuits ou de réductions d’impôts locaux.
Guadalajara, El Boalo (Madrid), Pollença (Majorque), Cadaqués (Gérone) et de nombreuses autres municipalités utilisent déjà cette plateforme, sélectionnée par la Fondation Cellnex dans le cadre de son projet Bridge et qui a fait partie de l’accélérateur de startups Wayra (Telefónica). Ils y ont rencontré l’équipe d’AON Chip, avec laquelle ils travaillent déjà à l’intégration d’informations provenant de capteurs de qualité environnementale, afin que les citoyens disposent de données en temps réel sur ce qui se passe autour d’eux. Alors que l’entreprise cherche de nouveaux clients en Espagne, elle a entrepris son processus d’internationalisation. Elle envisage de faire le grand saut en France avant la fin de l’année et dispose d’un accord pour la distribution de son produit en Colombie. Son esprit est d’aller plus loin que l’application, et que les utilisateurs aient une expérience d’utilisateur aussi bonnes que celles que proposent les grandes technologies.
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